Au fil de l'AFP

L’AFP ouvre sa galerie photo à Paris avec l'exposition Paris 1944, une semaine en août

L’Agence France-Presse ouvrira le 12 septembre sa première galerie dédiée à la photographie, avec une exposition inédite consacrée à la libération de Paris qui fête son 80e anniversaire cette année.

 

 

La Galerie AFP, installée au sein même de la célèbre agence de presse, au 9 place de la Bourse, présentera des expositions gratuites trois fois par an, avec pour ambition d’offrir au public des évènements de qualité muséale.

Les grandes signatures photographiques qui ont fait la réputation du service photo de l’AFP y seront présentées au fil des expositions. Et la plupart des œuvres seront proposées à la vente.

« Avec cette galerie photo installée en ses murs, l’AFP poursuit son ouverture vers le grand public et les collectionneurs, entamée en 2021 avec des expositions suivies de ventes aux enchères de tirages de collection », relève Marielle Eudes, directrice des Projets spéciaux photo AFP.

 

 

L'exposition inaugurale : Paris 1944, une semaine en août

Paris 1944, une semaine en août : celle de la Libération de Paris, celle aussi de la naissance de l’AFP qui publie sa « dépêche n° 1 » le 20 août 1944.

L’AFP propose un dialogue entre les photographies des professionnels de l’Agence, tirées de son fonds d’archives exceptionnel, et des images amateurs prises par des Parisiens lors de la Libération de la capitale, issues de la collection Fournier-Eymard.

Les professionnels, correspondants de guerre ou photographes d’agence, se sont engagés nombreux dans la documentation des derniers combats au cœur de la capitale. Parmi eux, plusieurs ont travaillé dès les tout premiers jours avec l’AFP (l’ancienne agence Havas, mise sous tutelle allemande en 1940, est reprise par les insurgés le 20 août 1944 et rebaptisée Agence Française de Presse).

Et se sont rassemblés autour d’Henri Membré qui, brassard FFI au bras, a coordonné autant que possible les reportages de ses collègues. Après la Libération, il mettra en place le service photographique de l’AFP.

Parallèlement, des Parisiens sortent leurs appareils à soufflets, rangés dans les tiroirs depuis l’ordonnance allemande du 16 septembre 1940 interdisant de prendre des photos en extérieur. Et ceux à qui il reste de la pellicule vont braver les dangers et les tireurs de toits. Leurs photos, souvent floues, prises de loin, pas toujours cadrées, témoignent de l’exaltation d’un moment qu’ils savent historique. Plusieurs centaines de ces clichés finiront dans la riche collection d’Alain Eymard et Laurent Fournier, deux érudits passionnés, incollables sur la division Leclerc et la Libération de Paris.

Une conversation visuelle qui vient rappeler que si les photographies demeurent une source irremplaçable à l’établissement de vérités historiques, elles sont aussi un puissant vecteur émotionnel qui permet au spectateur de s’approprier l’Histoire. Ce projet est né d’une rencontre : lors d’une exposition de l’AFP à l’automne 2022, un visiteur examine avec attention une série de photos,

prenant des notes sur un cahier d’écolier. Le septuagénaire, casquette sur la tête et accent parisien, interpelle les commissaires : « Cette photo ne peut pas être du 24 août 1944, car ce matin-là, il pleuvait. » Les discussions se sont depuis multipliées, le curieux visiteur se révélant un véritable expert de cette période.

Alain Eymard raconte avec passion la manière dont il a rassemblé, avec son complice Laurent Fournier, des photos de la Libération. Des clichés qu’ils rangent dans des classeurs bleus, blancs et rouges, qu’ils « font parler » en les observant à la loupe, en traquant les détails qui s’y cachent : enseignes, bâtiments, noms de rue… Des informations qu’ils croisent avec leur bottin de 1941, chiné chez un bouquiniste répertoriant les commerces et les professions du département de la Seine. Ils identifient les lieux, les jours et même les heures.

Un travail destiné à établir avec le maximum de précision le film de ces journées historiques. Leurs connaissances les conduiront même à corriger certaines légendes de l’AFP.

 

 L’exposition AFP, Paris 1944, une semaine en août, a obtenu le label national « 80e anniversaire de la Libération ».

 

Extrait du texte de Gilles Mora, historien de la photographie, publié dans le catalogue de l’exposition.

La haute valeur des archives

L’archive photographique est un document historique de haute valeur. Autour d’elle se concentrent les questions essentielles posées par la photographie, et en particulier son essence documentaire. Pour ceux qui ont abordé la question, en ont fait le centre de leur activité de preneurs d’images, c’est l’Américain Walker Evans qui fait figure de pionnier. La notion d’archivage du réel qu’il donne à son travail de photographe pourrait le cantonner à un rôle subalterne, dénué de toute ambition artistique. En créant le style documentaire, Walker Evans rebat les cartes du jeu de la prise de vue, évitant à la photographie de se restreindre à une simple formalité de constat. Mais, pour le spectateur, se confronter à une archive photographique anonyme, constituée autour d’un événement par les témoignages de « photographes sans qualités », pour plagier le beau titre du roman de Robert Musil, constitue un geste d’appropriation de l’Histoire dont il convient de multiplier les occurrences, tant la connaissance du passé constitue la clé de la compréhension du présent. Le travail effectué par l’AFP autour de la Libération de Paris, en août 1944, permet cette nécessaire saisie.

 

Extrait du texte d’Éric Karsenty, correspondant de la section photographie de l’Académie des beaux-arts, publié dans le catalogue de l’exposition.

L’histoire à la loupe

Comme une tranche de temps prélevée dans le flux des évènements, une surface éminemment sensible qui frissonne encore devant nous. À l’image de ces deux enfants se tenant par la main, rue d’Assas, à côté d’un blockhaus en partie détruit. Comme l’arrestation de ce tireur de toits saisi dans le flou du mouvement, traduisant l’intensité de moment. Comme ces séquences d’images, dont le tremblement révèle le courage et la bravoure des photographes amateurs risquant leur peau pour témoigner de ces moments de l’Histoire. Sans oublier, au coeur de cet ouvrage, le fac-similé d’un album réalisé par un Parisien où chaque photo est légendée avec précision.

 

 

 

 

Le catalogue de l’exposition Paris 1944, une semaine en août, sera en vente à la Galerie AFP au prix de 15 €.

 

 

 

 

Ouverture de la Galerie AFP le jeudi 12 septembre 2024

9, place de la Bourse
75002 Paris

Exposition inaugurale : Paris 1944, une semaine en août

du 12 septembre au 2 novembre 2024

  • du mercredi au samedi de 11h à 18h
  • visites guidées les mercredis et les vendredis dès 14h15

 

 

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1. Dès le 18 août 1944, le déclenchement de l’insurrection pour la libération de Paris s’accompagne d’une floraison d’affiches dans les rues de la capitale. Les appels à la mobilisation s’y multiplient. © AFP

2. Place de la Concorde, le 26 août 1944, un char allemand Panther calciné après l’unique combat de chars livré la veille. © Collection Fournier-Eymard/AFP

3. Une Parisienne, l'épouse du caméraman Gaston Madru, manifeste sa joie en embrassant le général de Gaulle lors du défilé du 26 août 1944 sur les Champs-Élysées. © AFP

4. Arrestation d’un tireur des toits, le 26 août 1944. © Collection Fournier-Eymard/AFP

 

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