Au fil de l'AFP
Le jour où une dépêche de l’AFP révéla qu'Émile Ajar était en fait Romain Gary
Le 30 juin 1981, une dépêche de l’AFP fait l’effet d’une bombe dans les milieux littéraires français : un certain Paul Pavlowitch y révèle que l’homme qu’il incarnait jusque-là, Emile Ajar, n’existe pas. Et que son œuvre - dont « La vie devant soi », prix Goncourt 1975 - est en fait celle d’un autre écrivain, et pas des moindres : l’illustre Romain Gary, qui cherche ainsi à retrouver une nouvelle liberté d’écrivain.
La dépêche met ainsi au jour la plus grande supercherie littéraire, sans doute, du XXe siècle, deux jours avant que Paul Pavlowitch n’en livre tous les détails dans un livre – celui-là, il l’a vraiment écrit – , « L’homme que l’on croyait ».
Dans son communiqué à l’AFP, Pavlowitch explique se sentir délié de l’obligation de garder ce secret, depuis le suicide de Romain Gary le 2 décembre 1980.
Aujourd’hui âgé de 80 ans, Paul Pavlowitch est revenu sur ce rocambolesque subterfuge dans un entretien avec un journaliste de l’AFP, Hugues Honoré, à l’occasion de la sortie d’un livre de souvenirs, « Tous immortels », et il a posé pour le photographe de l’AFP Joël Saget.