Au fil de l'AFP
Le nouveau PDG de l'AFP vise 30 M EUR de nouvelles recettes en 5 ans
Le nouveau PDG de l'AFP Fabrice Fries a présenté jeudi sa "feuille de route" au conseil d'administration de l'agence, qui vise à générer 30 millions d'euros de chiffre d'affaires additionnel sur 5 ans, via un développement accéléré dans la vidéo.
M. Fries, qui a succédé à Emmanuel Hoog en avril, veut accélérer les investissements dans la vidéo, qu'il a érigée en priorité unique et "massive", alors que son prédécesseur voulait également développer les activités de l'agence dans le sport et les services et conquérir 1.000 nouveaux clients.
Il veut porter le chiffre d'affaires de l'agence dans l'image (photo et vidéo) à 50% de son activité en 2022, contre 39% actuellement. Pour 2017, le chiffre d'affaires de l'agence s'est élevé à 299,5 millions d'euros.
Dans ce cadre, il s'est fixé pour objectif de générer un chiffre d'affaires additionnel de 30 millions d'euros en 5 ans dans l'image, ce qui nécessitera des investissements accélérés dans la vidéo, notamment aux Etats-Unis, pour faire de l'AFP une agence vidéo capable de se substituer à ses rivales AP et Reuters et non pas un simple complément à celles-ci.
M. Fries a également fait un point sur la situation financière de l'Agence, avertissant les administrateurs qu'elle devrait faire face à "deux-trois années difficiles à franchir".
Il a souligné que sauf mesures correctrices, l'AFP subirait une perte opérationnelle l'an prochain (contre un léger bénéfice attendu cette année), du fait d'indexations salariales automatiques, d'un contentieux à solder et de la poursuite de régularisations fiscales et sociales dans son réseau international. Du fait de cette détérioration des charges et d'échéances de remboursement, l'AFP devra faire face à un besoin de financement évalué à 21 millions d'euros en 2019.
- Décisions avant fin 2018 -
Pour M. Fries, ces perspectives renforcent la nécessité pour l'Agence d'accélérer sa croissance, afin d'accroître ses recettes. Mais elle doit aussi faire des efforts pour trouver des économies, et à ce titre, il a mis à l'étude le scénario d'une cession du siège historique de l'AFP, situé au cœur de Paris, dans le IIe arrondissement, au profit de l'achat ou de la construction d'un nouveau site dans la capitale ou à proximité.
Un déménagement ne sera toutefois acté que s'il permet d'une part de regrouper dans un même bâtiment les services rédactionnels de l'Agence, actuellement répartis dans deux immeubles, et de dégager une importante plus-value.
Des décisions sur ce point et sur la mise en œuvre de cette nouvelle stratégie devraient être prises d'ici la fin de l'année, notamment lors d'un conseil d'administration prévu début octobre.
Sera également abordée la question d'une éventuelle réduction de la masse salariale, pour laquelle plusieurs pistes sont possibles sans que rien ne soit arrêté, selon le PDG cité par les représentants du personnel dans un compte rendu.
Le syndicat SNJ a estimé qu'il y avait "beaucoup de zones d'ombre" entourant la feuille de route de M. Fries.
Le conseil d'administration s'est par ailleurs engagé à plus de transparence en matière de rémunération des dirigeants de l'agence, un sujet qui avait suscité des critiques en interne sous l'ère Hoog.
La rémunération fixe de Fabrice Fries sera inférieure de 13% à celle de son prédécesseur et sa part variable supérieure de 5%, ont précisé les représentants du personnel.