Prix et récompenses
Mutita Chuachang, journaliste thaïlandaise, reçoit le prix Kate Webb
Mardi 1er décembre, l’AFP a remis le prix Kate Webb 2015 à Mutita Chuachang, journaliste thaïlandaise d’investigation, pour sa couverture indépendante des atteintes aux droits de l’homme dues à l’usage draconien de la loi royale sur la diffamation.
Rédactrice en chef adjointe du site d’informations en ligne Prachatai (http://www.prachatai.com/, http://www.prachatai.com/english/), pour lequel elle travaille depuis 2004, Mutita Chuachang couvre les affaires de lèse-majesté de manière rigoureuse en dépit de l’opacité du système juridique thaïlandais et de l’important tabou social qui pèse sur le sujet.
Le Prix, qui comprend une bourse de 3.000 euros (3.400 $), récompense chaque année un journaliste de la région Asie-Pacifique pour son travail dans des circonstances difficiles ou dangereuses. Il a été créé en mémoire de Kate Webb, journaliste néo-zélandaise de l'Agence France-Presse décédée d'un cancer en 2007, à l'âge de 64 ans, qui s'est distinguée en couvrant de nombreux conflits dans la région.
« Je suis très émue et honorée de recevoir le Prix Kate Webb », a déclaré la journaliste âgée de 33 ans. « Mais il ne s’agit pas de moi, de mon site d’informations ou même de l’équipe qui contribue à ces reportages. L’essentiel est d’attirer l’attention du public dans une période difficile pour les droits de l’homme en Thaïlande. Quand nous avons écrit ces articles, nous n’avons pas cherché à être courageux – c’était quelque chose que nous devions faire et le site Prachatai m’a été d’un grand soutien ».
« Nous sommes ravis qu’une journaliste thaïlandaise ait gagné le Prix cette année. L’Indochine était une région spéciale aux yeux de Kate », a indiqué Rachel Miller, la sœur de Kate Webb.
L’an dernier, la journaliste philippine Patricia Evangelista avait été choisie pour sa couverture d’une insurrection musulmane ainsi que pour un sujet consacré aux ravages du Typhon Haiyan. Le prix avait été remis pour la première fois en 2008 au Pakistanais Mushtaq Yusufzai pour ses reportages dans les zones tribales à la frontière afghane.